Une touriste britannique risque 50 ans de prison pour avoir volé des vins aux États-Unis

Une Britannique a été inculpée en Virginie après que les autorités l'ont accusée d'avoir joué un rôle central dans le vol de vins de grande valeur dans la cave d'un restaurant renommé. Natali Ray, 56 ans, originaire de Herne Bay dans le Kent, en Angleterre, a été arrêtée la semaine dernière et doit répondre de plusieurs chefs d'accusation, dont vol qualifié, association de malfaiteurs en vue de commettre un vol qualifié et escroquerie à l'égard d'un aubergiste. Ces accusations font suite à la disparition de plusieurs bouteilles rares de vin de Bourgogne, dont des sélections du prestigieux Domaine de la Romanée-Conti, d'une valeur totale de plus de 41 000 dollars.

Selon la police et les documents judiciaires, Ray est entrée à L'Auberge Provençale Inn & Restaurant à White Post, en Virginie, le 28 novembre. Elle se serait fait passer pour "Stephanie Baker", l'assistante personnelle d'une riche femme d'affaires canadienne désireuse d'organiser un grand dîner dans cet établissement. Le personnel affirme que Ray a demandé à visiter la cave à vin du restaurant afin de vérifier les contrôles de température et de s'assurer qu'elle convenait à l'événement de son employeur.

Christian Borel, copropriétaire du restaurant et sommelier, a conduit Mme Ray et son compagnon à travers plusieurs salles à manger jusqu'à la cave, qui abrite plus de 5 000 bouteilles provenant de certains des vignobles les plus recherchés au monde. Les images de surveillance examinées par les enquêteurs montrent Ray posant à Borel des questions détaillées sur les vins américains et la logistique de l'événement supposé. Pendant ce temps, on voit son compagnon glisser huit bouteilles de Bourgogne dans des poches cachées cousues à l'intérieur de son pardessus. Les autorités affirment qu'il a remplacé les bouteilles manquantes par des vins bon marché à bouchon à vis, dans une tentative apparente de retarder la découverte du vol.

Le personnel a commencé à avoir des soupçons lorsqu'il a remarqué des bouteilles inconnues dans la cave après le départ de Ray et de son compagnon. Deux des bouteilles volées - un Échézeaux 2019 et un Grands Échézeaux 2021 - ont été retrouvées jetées à l'extérieur de la propriété. Six autres bouteilles sont toujours manquantes. Les employés du restaurant et un client ont tenté d'intercepter le couple au moment où il quittait les lieux, mais seule Ray a été appréhendée à proximité par les adjoints du comté de Clarke. Son complice présumé s'est enfui à bord d'un 4x4 loué et est toujours en fuite.

Ray a été placée en garde à vue et est détenue au Northwestern Regional Adult Detention Center dans l'attente de sa comparution devant le tribunal. Au cours de son interrogatoire, elle aurait donné des versions contradictoires de son implication, affirmant d'abord avoir rencontré son compagnon sur un bateau de croisière avant de déclarer plus tard qu'elle avait été contrainte de participer à l'opération.

L'incident a attiré l'attention des forces de l'ordre locales et de la communauté viticole internationale en raison de la rareté et de la valeur des bouteilles volées. Le Domaine de la Romanée-Conti est largement considéré comme l'un des producteurs les plus exclusifs de Bourgogne, les bouteilles individuelles atteignant souvent des milliers de dollars lors des ventes aux enchères.

Christian Borel a qualifié le vol d'"effronté", notant qu'il s'est produit pendant les heures d'ouverture, alors que des caméras de sécurité étaient en fonction dans l'ensemble des locaux. Il a ajouté que l'attitude polie de Mme Ray l'a d'abord convaincu que son histoire était légitime, jusqu'à ce qu'il remarque des bouteilles munies de capsules à vis là où seuls des vins bouchés auraient dû être stockés.

Cette affaire s'inscrit dans le cadre d'une augmentation notable du nombre de délits liés au vin dans le monde entier cette année. Les rapports de l'industrie ont fait état d'incidents allant d'opérations de contrefaçon sophistiquées à des vols à grande échelle visant des restaurants et des collectionneurs. Ces derniers mois, les autorités ont enquêté sur des affaires de contrefaçon d'étiquettes, de cyberattaques contre des entreprises de boissons et même d'incidents violents liés à des collections de vins de grande valeur.

Ray risque jusqu'à 50 ans de prison s'il est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation. L'enquête se poursuit et la police continue de rechercher son complice présumé et toute piste concernant les bouteilles manquantes. Cette affaire a relancé le débat sur les mesures de sécurité à prendre dans les caves à vin et sur l'essor du marché noir des millésimes rares.