La filière viticole française est confrontée à une crise des excédents, les propriétaires vieillissants laissant leurs vignobles à l'abandon

31-10-2025

Les appels à un financement d'urgence se multiplient dans un contexte de stagnation des marchés, de déclin démographique et de soutien limité de la part des autorités françaises et européennes.

En France, la filière viticole est confrontée à une crise qui se propage à tous les niveaux du secteur. Des propriétaires de vignobles aux fournisseurs et prestataires de services, les effets se font sentir dans toutes les régions viticoles du pays. Le principal problème est un excédent important de la production de vin, qui absorbe même les plus petites récoltes et laisse les marchés stagner tant en volume qu'en valeur. Cette pression économique est aggravée par un défi démographique : de nombreux propriétaires de vignobles vieillissent et le renouvellement des générations n'est pas suffisant pour les remplacer. En conséquence, certains vignobles sont abandonnés ou laissés sans successeur, ce qui crée une incertitude quant à l'avenir de la production viticole française.

Cette situation a suscité des appels en faveur d'un plan d'urgence visant à réduire les surfaces viticoles et à gérer de manière organisée le déclin de la production. Toutefois, un tel plan nécessiterait un financement substantiel de la part des autorités nationales et européennes. Jusqu'à présent, la réponse de Bruxelles n'a pas été encourageante. La Commission européenne s'est montrée disposée à soutenir le secteur vitivinicole, mais uniquement en termes de marketing et de développement commercial, et non pour restructurer ou réduire la production par le biais de plans sociaux.

Dans le même temps, le gouvernement français est confronté à ses propres contraintes budgétaires, ce qui rend difficile l'octroi d'une aide supplémentaire aux producteurs de vin en difficulté. De nombreux opérateurs du secteur envisagent d'abandonner complètement l'activité, car ils ne voient que peu d'espoir d'amélioration à court terme. Sans intervention, de vastes zones de vignobles pourraient rester non rentables et continuer à produire du vin qui ne peut être vendu à des prix viables.

Les responsables du secteur affirment que si l'aide à la commercialisation est importante pour l'avenir, elle ne résoudra pas le problème immédiat de l'offre excédentaire. Ils préviennent que si aucune mesure n'est prise pour réduire la superficie des vignobles et aider les producteurs à abandonner les exploitations non rentables, le marché restera saturé et les prix resteront bas. L'absence de réponses claires de la part des autorités nationales et européennes a laissé de nombreux acteurs du secteur frustrés et incertains quant à la suite des événements.

Cette crise met en lumière les défis plus vastes auxquels sont confrontés les secteurs agricoles traditionnels en Europe, où l'évolution des habitudes de consommation, la concurrence internationale et les changements démographiques exercent une pression sur des modes de vie établis de longue date. Pour l'heure, les producteurs de vin français attendent de voir si les décideurs politiques interviendront en apportant un soutien significatif ou s'ils devront gérer seuls le déclin de leur production.