La production de vin en Afrique du Sud a chuté de 21 % en dix ans et seuls 8 % des producteurs réalisent des bénéfices

Le vieillissement des vignes, la diminution des vignobles et la flambée des coûts menacent l'avenir d'une industrie qui pèse 3,34 milliards de dollars et emploie 270 000 personnes.

12-12-2025

Partagez-le!

South Africa’s Wine Output Drops 21% in a Decade as Only 8% of Producers Turn a Profit

Selon un nouveau rapport de FTI Consulting, l'industrie viticole sud-africaine est confrontée à d'importants défis. Au cours de la dernière décennie, le secteur a connu une réduction de 12 % de la superficie des vignobles et une forte augmentation des coûts de production. Le rapport indique qu'entre 2014 et 2023, la superficie plantée en vignes à raisins de cuve est passée de 99 472 hectares à 87 848 hectares. Ce déclin s'est accompagné d'un vieillissement de la population de vignes. En 2014, environ 20 % des vignes avaient plus de 20 ans ; en 2023, ce chiffre atteindra 36 %. Les experts considèrent généralement qu'il est optimal de ne pas avoir plus de 15 % de vignes de cet âge, car les vignes plus âgées ont tendance à produire moins de raisins.

La combinaison de la diminution du nombre de vignobles et de l'âge des vignes a entraîné une baisse notable de la production de raisin. La récolte de 2023 a été la plus faible depuis près de vingt ans. La production de vin est tombée à 0,93 milliard de litres en 2023, contre 1,18 milliard de litres en 2014, soit une baisse de 21 %. Dans le même temps, les coûts de production ont presque doublé depuis 2014. Ces coûts ont augmenté plus rapidement que l'inflation générale et les indices des prix à la production, ce qui a exercé une pression sur les marges bénéficiaires dans l'ensemble du secteur.

La rentabilité en a souffert. L'année dernière, seuls 8 % des producteurs de vin réalisaient des bénéfices, tandis que 43 % enregistraient des pertes. Le revenu agricole net par hectare a chuté de près de 37 % d'une année sur l'autre, pour atteindre 10 951 dollars par hectare en 2023. La pression financière a entraîné des changements structurels au sein de l'industrie. Près d'un tiers des producteurs primaires de raisin - une centaine par an en moyenne - ont quitté le secteur depuis 2014. Les petits producteurs ont été particulièrement touchés.

Malgré ces difficultés, l'industrie viticole sud-africaine reste un élément important de l'économie nationale. Le secteur contribue au PIB à hauteur de 3,34 milliards de dollars, soit environ 0,9 % de l'économie totale. Il soutient environ 270 364 emplois, soit approximativement 1,8 % des chiffres de l'emploi national. L'industrie génère également environ 1,11 milliard de dollars de revenus pour les ménages et a des effets sur la chaîne de valeur qui sont supérieurs à la moyenne nationale.

Le rapport de FTI Consulting décrit le secteur viticole comme étant pris dans un "cycle baissier auto-renforcé". Toutefois, il souligne également le rôle permanent du secteur dans le soutien de l'activité économique et de l'emploi dans toute l'Afrique du Sud.

Pour l'avenir, le rapport suggère qu'en l'absence de nouveaux investissements dans la replantation des vignobles et l'équilibrage de l'âge des vignes, ou de mesures visant à contrôler la hausse des coûts des intrants, ces tendances à la baisse pourraient se poursuivre. Les petits producteurs sont particulièrement vulnérables à ces pressions, ce qui suscite des inquiétudes quant à la stabilité à long terme de certaines parties du secteur.

Compte tenu de son importance économique, les défis auxquels est confrontée l'industrie vinicole sud-africaine devraient rester à l'ordre du jour des décideurs politiques. Les discussions en cours portent notamment sur d'éventuelles modifications des droits d'accise et sur des réformes réglementaires visant à aider le secteur à surmonter ses difficultés actuelles.

La lecture vous a plu ? Partagez-la avec d'autres !