Une étude révèle que les jeunes enfants vivant à proximité de vignobles sont davantage exposés aux pesticides

23-09-2025

La recherche montre que la contamination de l'urine, de la poussière et de l'air augmente fortement pendant les périodes d'épandage, ce qui suscite des inquiétudes pour les familles rurales.

Les enfants de trois ans vivant à proximité des vignobles français sont exposés à des niveaux significativement plus élevés de produits chimiques agricoles, selon une récente étude de Santé Publique France et de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). La recherche, menée entre 2021 et 2022, a analysé la contamination chimique dans des échantillons d'urine, de poussière et d'air provenant de 265 sites répartis dans six grandes régions viticoles : Grand Ouest, Bourgogne Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

L'étude a révélé que les personnes vivant à moins de 500 mètres des vignobles présentaient des niveaux de contamination chimique dans leur urine 45 % plus élevés que celles vivant à au moins un kilomètre de toute culture. La présence de produits chimiques dans la poussière domestique était dix fois plus élevée à proximité des vignobles, tandis que les échantillons d'air présentaient des niveaux de contamination douze fois plus élevés que dans les zones plus éloignées de la viticulture. Ces chiffres ont fortement augmenté pendant les périodes où les vignes étaient pulvérisées avec des pesticides. Pendant ces périodes, la contamination de l'urine a augmenté de 60 %, celle de la poussière de 700 % et celle de l'air de douze fois.

Les produits chimiques détectés comprenaient le glyphosate et d'autres produits phytosanitaires tels que des fongicides, des herbicides et des insecticides. L'étude souligne que les jeunes enfants sont particulièrement exposés en raison de leur contact fréquent avec le sol et les surfaces où les résidus chimiques peuvent s'accumuler.

Malgré les preuves évidentes d'une exposition accrue, les chercheurs n'ont pas établi de lien direct entre ces niveaux de produits chimiques et des problèmes de santé spécifiques tels que le cancer. Benoît Vallet, directeur général de l'ANSES, a déclaré qu'il n'existe actuellement aucun lien avéré entre les niveaux d'exposition mesurés et les effets cliniques sur la santé chez l'homme. L'étude n'a pas non plus permis de tirer des conclusions définitives sur l'exposition des travailleurs de la vigne en raison du faible nombre de participants.

Les résultats sont conformes à ceux d'études antérieures menées aux États-Unis et aux Pays-Bas, qui ont révélé une exposition plus élevée aux pesticides chez les personnes vivant à proximité de vignobles ou d'autres zones d'agriculture intensive. La recherche française suggère que des mesures simples, telles que la réduction de la ventilation des maisons pendant les périodes de pulvérisation et le retrait des chaussures avant d'entrer dans les maisons, pourraient contribuer à réduire les risques d'exposition dans les communautés rurales.

L'association de défense de l'environnement Générations Futures s'est inquiétée des progrès réalisés par le gouvernement pour atteindre son objectif de réduire de moitié l'utilisation des pesticides d'ici à 2030. Le groupe a appelé à l'élargissement des zones tampons autour des vignobles où les pulvérisations sont limitées et a insisté pour que l'on s'oriente davantage vers des pratiques d'agriculture biologique afin de protéger la santé publique.

La question de l'exposition aux pesticides dans les régions viticoles reste un sujet controversé en France, qui est l'un des plus grands producteurs de vin au monde. À mesure que les preuves scientifiques s'accumulent sur les risques associés à la proximité de vignobles traités, la pression augmente sur les décideurs politiques et l'industrie du vin pour trouver des moyens plus sûrs de gérer les cultures tout en protégeant les résidents locaux - en particulier les enfants - contre les dommages potentiels.