16-09-2025
La filière viticole bordelaise est confrontée à une rare crise interne après que le syndicat régional des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur n'a pas réussi à élire son conseil d'administration. Le litige porte sur la définition de la majorité relative à la suite d'un changement surprise de direction, laissant l'organisation dans un état d'incertitude.
Lundi 15 septembre, à Beychac-et-Caillau en Gironde, le conseil d'administration des appellations Bordeaux et Bordeaux Supérieur n'a pas réussi à se mettre d'accord sur l'équipe dirigeante proposée par le nouveau président Michel-Éric Jacquin. Au premier tour de scrutin, aucun des candidats proposés par M. Jacquin n'a obtenu la majorité absolue, avec une vingtaine de voix pour et une trentaine contre chaque candidat. Le processus s'est encore enlisé lorsque les membres ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur ce qui constitue une majorité relative pour un second tour de scrutin, une situation rarement rencontrée par cet organe.
Cette impasse a mis en évidence les profondes divisions entre la direction sortante, qui revendique toujours la majorité au sein du conseil bien qu'elle ait perdu la présidence, et la nouvelle opposition qui cherche à mettre en œuvre son programme après avoir remporté de justesse le poste principal. Les tensions ont été vives au cours de la réunion, certains membres évoquant la possibilité d'une action en justice, voire de nouvelles élections dans les deux semaines, si aucun accord n'est trouvé.
Michel-Éric Jacquin, élu président le 26 août, a suspendu le vote du bureau exécutif. Il a demandé au conseil d'administration de consulter les conseillers juridiques qui ont rédigé les 2025 statuts du syndicat afin de clarifier les procédures de vote à la majorité relative. M. Jacquin a qualifié la situation actuelle de "gelée", notant que les priorités immédiates telles que les vendanges sont prioritaires en attendant les conseils juridiques.
L'équipe sortante, dirigée par Stéphane Gabard - président de décembre 2020 à août 2025 - reconnaît sa défaite électorale mais insiste sur le fait qu'elle détient toujours une majorité confortable au sein du conseil d'administration. M. Gabard fait valoir que la plupart des décisions sont prises par le conseil d'administration lui-même, conformément aux statuts, ce qui rend le conseil d'administration moins critique qu'il n'y paraît. Il suggère que si la nouvelle direction est disposée à collaborer, un accord pourrait être conclu pour former une équipe exécutive commune.
Cependant, les membres du groupe Jacquin affirment que seules des négociations individuelles ont eu lieu jusqu'à présent, et non des propositions collectives. Ils affirment qu'il est difficile de soutenir un projet sans en connaître les détails. Le programme de la nouvelle direction comprend des propositions telles que la création d'une IGP (Indication Géographique Protégée) Bordeaux, la révision des contributions obligatoires des producteurs et le réexamen de l'avenir de Planète Bordeaux, le siège du syndicat.
Certains membres craignent que ces tensions ne dégénèrent en conflit ouvert entre factions rivales. Un membre du conseil d'administration proche de Jacquin a regretté que le conseil exécutif n'ait pas été approuvé immédiatement après son élection en août, accusant des objections procédurales de la part d'opposants qui semblent maintenant ne pas vouloir coopérer.
M. Gabard maintient que la pratique antérieure voulait que les candidats à la présidence présentent leur équipe exécutive en même temps que leur propre candidature. Cette fois-ci, dit-il, M. Jacquin a été élu sans présenter son équipe en premier - une rupture de la tradition qui a contribué à la confusion et aux retards.
Pour l'instant, M. Jacquin reste président, mais sans bureau exécutif officiel ni soutien majoritaire clair. Il détient le pouvoir de signature pour le syndicat, mais admet qu'il est difficile d'aller de l'avant sans une équipe complète en place. M. Gabard nie avoir bloqué les progrès et pense qu'un consensus peut encore être trouvé.
Les prochaines étapes dépendent de la clarification juridique concernant les procédures de vote et de la possibilité pour les deux parties de parvenir à un accord avant que de nouvelles élections ne soient organisées. En attendant, alors que la saison des vendanges est en cours, de nombreux acteurs de la communauté viticole bordelaise observent attentivement la manière dont cette lutte de pouvoir inhabituelle sera résolue.
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