21-11-2025
Les propriétaires de vignobles et les producteurs de vin des États-Unis sont confrontés à un marché difficile, et les experts du secteur prévoient que la reprise n'interviendra peut-être pas avant 2027, voire plus tard. Cette évaluation a été faite par Mario Zepponi, conseiller en fusions et acquisitions, lors d'un événement organisé par Wine Financial Group et Women for WineSense, qui s'est tenu mercredi après-midi. Les commentaires de M. Zepponi ont fourni un aperçu détaillé de l'état actuel de l'industrie du vin, soulignant les défis pour ceux qui cherchent à vendre des vignobles ou des marques de vin dans l'environnement d'aujourd'hui.
Les transactions dans le secteur vitivinicole ont considérablement ralenti. Les producteurs qui souhaitent vendre leur entreprise sont invités à attendre de meilleures conditions ou à accepter des rabais importants. M. Zepponi a expliqué que les évaluations des vignobles, en particulier pour les propriétés sans contrat de production de raisin, ont chuté à des niveaux qu'il a qualifiés de "choquants". Il a précisé qu'il ne s'agissait pas de réductions mineures, mais de "rabais importants" nécessaires pour conclure des affaires. Lorsqu'il rencontre des vendeurs potentiels, M. Zepponi leur demande d'abord s'ils sont sûrs de vouloir continuer dans un marché aussi difficile. Il prévient que les vendeurs doivent avoir une bonne raison d'entrer sur le marché maintenant et doivent être prêts à recevoir des offres décevantes.
Le moment est particulièrement difficile pour les vendeurs car les évaluations normales du marché - typiquement huit à dix fois l'excédent brut d'exploitation pour les marques établies - se sont comprimées. Les acheteurs ont désormais le dessus et peuvent fixer leurs propres prix, à l'instar de ce qui s'est passé lors de la récession financière de 2008-2010. M. Zepponi avait espéré que les récentes opérations de consolidation, telles que l'achat par The Wine Group des marques non essentielles de Constellation, susciteraient davantage de transactions. Cependant, il a déclaré que la peur continue de dominer le marché et que peu de transactions similaires ont suivi.
L'un des principaux facteurs qui freinent le marché américain des fusions et acquisitions dans le secteur du vin est le manque de capitaux d'investissement étrangers. M. Zepponi a souligné que les régions viticoles du monde entier sont confrontées à des défis encore plus importants que la Californie. La France, et en particulier le Bordelais, subit une forte pression financière due à l'effondrement de son système traditionnel de négociants et à un lourd endettement dû à la transition générationnelle. Les investisseurs européens qui payaient autrefois des primes élevées pour les propriétés de Napa et de Sonoma se concentrent désormais sur les problèmes de leur pays d'origine plutôt que sur de nouveaux achats aux États-Unis.
La vague d'investissements asiatiques qui avait fait les gros titres après 2008 ne s'est pas non plus concrétisée de manière significative. Les acheteurs européens et asiatiques étant largement absents, il y a moins de liquidités sur le marché national, ce qui rend les transactions plus difficiles à réaliser.
L'évolution de la distribution du vin constitue un autre défi structurel. Le secteur a connu une consolidation importante, notamment avec le retrait de Republic National Distributing Company (RNDC) de Californie. M. Zepponi a qualifié les pratiques actuelles des distributeurs de "monopolistiques", ce qui rend l'accès aux marchés de plus en plus difficile pour les caves indépendantes. Les conditions contractuelles sont devenues plus punitives, certains accords exigeant des primes plusieurs fois supérieures aux marges brutes en cas de vente d'une marque, ainsi que des clauses de résiliation exigeant le paiement des marges brutes pendant un ou deux ans.
Malgré ces vents contraires, M. Zepponi a déclaré qu'il existait encore des opportunités pour ceux qui étaient prêts à s'adapter. Il a conseillé aux établissements vinicoles de fonctionner comme s'ils prévoyaient de vendre - même si ce n'est pas le cas - afin de s'assurer que les meilleures pratiques et la rentabilité sont maintenues. L'environnement actuel favorise les opérations disciplinées avec de fortes marges brutes supérieures à 55 % et un contrôle étroit des dépenses.
Les petits producteurs qui se concentrent sur les ventes directes aux consommateurs par l'intermédiaire de salles de dégustation s'en sortent mieux que ceux qui dépendent de la distribution en gros. Certaines marques de luxe vendant des bouteilles à 100 dollars ou plus et produisant entre 15 000 et 20 000 caisses par an ont enregistré de bons résultats en se concentrant sur les relations avec les clients existants plutôt qu'en recherchant une croissance agressive.
Pour l'avenir, M. Zepponi s'attend à une certaine amélioration des liquidités d'ici à 2026 et à une possible reprise entre 2027 et 2030. Il prévient toutefois qu'il est peu probable que le secteur retrouve ses taux de croissance antérieurs. Il a comparé le ralentissement actuel à la période allant du milieu des années 1980 au début des années 1990, un cycle qui a mis sept à dix ans à se résorber.
Pour l'instant, les propriétaires de vignobles qui n'ont pas de contrats de vente de raisin sont confrontés à des conditions parmi les plus difficiles que l'on ait connues depuis des années. Le secteur reste dans une période d'ajustement fondamental qui déterminera quels modèles d'entreprise peuvent survivre et réussir dans un paysage modifié.
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