Les viticulteurs français arrachent leurs vignes sous la pression du climat et du marché

09-10-2025

Les producteurs charentais adoptent des aides publiques et de nouvelles stratégies pour assurer l'avenir des vignobles dans un contexte de changement des réalités du secteur.

En Charente, dans le sud-ouest de la France, un viticulteur a pris la décision d'arracher une partie de son vignoble afin de s'adapter à l'évolution des conditions et d'assurer l'avenir de son exploitation. Gonzague Ordonneau, qui gère un domaine de 40 hectares près de Val-de-Cognac, a récemment arraché trois hectares de vignes plantées à l'origine par son grand-père. Cette mesure intervient alors que de nombreux producteurs de vin français sont confrontés à des défis économiques et environnementaux, notamment le vieillissement des vignes, l'augmentation des coûts d'entretien et l'évolution de la demande du marché.

M. Ordonneau a expliqué que les vignes qu'il a arrachées étaient vieilles et nécessitaient un entretien important, tout en produisant moins de fruits chaque année. En réduisant la taille de son vignoble, il souhaite diminuer ses coûts d'exploitation et se concentrer sur l'amélioration de la qualité de la production restante. Il estime que la suppression de trois hectares lui permettra d'économiser environ 600 heures de travail par an. Ce changement devrait l'aider à maintenir les niveaux de production tout en travaillant plus efficacement.

La décision a été soutenue par un programme gouvernemental introduit à la fin de l'année 2024 par le ministère français de l'agriculture. L'initiative, gérée par FranceAgriMer, offre une aide financière aux viticulteurs qui choisissent de réduire leur superficie de vignoble. Le programme est conçu pour aider à équilibrer les volumes de production avec la demande du marché pendant une période de crise nationale dans le secteur du vin. Les producteurs éligibles reçoivent une subvention de 4 000 euros par hectare arraché.

Le choix de M. Ordonneau reflète une tendance plus large parmi les producteurs de vin français qui repensent leur approche en réponse au changement climatique et aux pressions économiques. Il prévoit d'utiliser les terres défrichées pour préparer la replantation de cépages mieux adaptés aux températures plus chaudes et à l'évolution des conditions météorologiques. Cette stratégie est considérée comme un moyen d'assurer la durabilité à long terme de son vignoble et de s'adapter aux réalités auxquelles est confrontée l'industrie du vin en France aujourd'hui.

La région de la Charente, connue pour sa production de Cognac, a connu des changements similaires, les viticulteurs cherchant à moderniser leurs exploitations et à répondre aux changements locaux et mondiaux en matière de consommation de vin. Le soutien du gouvernement à la réduction des vignobles s'inscrit dans le cadre d'un effort plus large visant à stabiliser le secteur et à encourager l'innovation parmi les producteurs. Alors que le changement climatique continue d'avoir un impact sur les zones viticoles traditionnelles, de nombreux acteurs du secteur observent attentivement la manière dont ces adaptations façonneront l'avenir de la viticulture française.