Les vins de la Rioja Alavesa obtiennent une prime de 16 % malgré une qualité similaire, selon une nouvelle étude

Des chercheurs de l'Agricultural & Applied Economics Association (AAEA) présenteront de nouvelles conclusions sur les marchés du vin lors de la réunion annuelle de l'ASSA 2026 à Philadelphie. La session, intitulée "Asymmetric Information and Organizational Forms in Wine Markets", est prévue le 4 janvier 2026 au Marriott Philadelphia Downtown. Trois membres de l'AAEA présenteront leurs études récentes sur la manière dont les lacunes en matière d'information et les structures organisationnelles affectent l'industrie du vin.

Gianni De Nicolò, de l'université Johns Hopkins, abordera le rôle des concours de vins en tant que certificateurs de qualité. Ses recherches montrent que les systèmes d'évaluation actuels sont source d'incertitude tant pour les consommateurs que pour les producteurs. Cette incertitude provient de deux sources principales : la variation dans la manière dont les juges notent les vins au sein d'un concours et l'incohérence des normes entre les différents concours. M. De Nicolò propose un système d'évaluation standardisé qui normalise les notes des juges et regroupe les vins dans des catégories de qualité statistiquement significatives. À l'aide de données provenant d'un concours de vins réel, il démontre que cette approche réduit la variance des notes et conduit à des résultats plus stables en matière de prix. L'étude modélise également la manière dont les différences de protocoles de notation entre les concours peuvent réduire la valeur des médailles pour les consommateurs comme pour les producteurs. Selon M. De Nicolò, la normalisation des notations améliorerait la confiance dans les prix, réduirait les coûts de recherche des consommateurs et aiderait les producteurs à prendre des décisions plus efficaces quant aux concours auxquels ils souhaitent participer.

Angelo Zago, de l'université de Vérone, présentera une analyse des performances financières des coopératives viticoles. Son travail introduit un modèle qui traite les coopératives comme des entreprises verticalement intégrées, combinant la production de raisin par les membres et la vinification gérée par la coopérative elle-même. La recherche empirique de Zago utilise des données provenant de coopératives vinicoles italiennes et espagnoles pour tester ce modèle. Il constate que les coopératives dirigées par des administrateurs professionnels ont tendance à se concentrer sur la maximisation des profits au stade de la vinification, tandis que celles qui sont contrôlées par les viticulteurs membres donnent la priorité au rendement des actifs pour les producteurs de raisin individuels. Les données d'enquête révèlent en outre comment la rentabilité est répartie entre la production de raisin et la vinification au sein de ces organisations.

Omer Gokcekus, de l'université de Seton Hall, évoquera le débat en cours sur la demande de la Rioja Alavesa d'obtenir une dénomination d'origine contrôlée (DOC) distincte. Son étude utilise l'analyse de contenu et la modélisation de régression basée sur les évaluations de Wine Spectator et de Tim Atkin pour examiner si des facteurs économiques ou politiques sont à l'origine de ce mouvement. M. Gokcekus constate que les vins de la Rioja Alavesa ont un prix supérieur de 16,1 % à celui des autres vins de la Rioja, ce qui plaide en faveur d'une différenciation du marché fondée sur des incitations économiques. Il note toutefois que les notes de qualité ne diffèrent pas sensiblement entre les Rioja Alavesa et les autres vins de la Rioja, ce qui donne à penser que l'image de marque et la perception des consommateurs jouent un rôle plus important que la qualité intrinsèque. L'étude montre également que les caves Rioja Alavesa sont généralement plus petites et moins dépendantes des classifications basées sur le vieillissement, ce qui pourrait les désavantager dans le cadre de la réglementation actuelle. Ces conclusions mettent en évidence les raisons économiques qui justifient la recherche d'une AOC distincte, mais reconnaissent également les défis politiques que cela implique.

L'AAEA a été fondée en 1910 et est reconnue comme l'une des principales associations d'économistes agricoles et d'économistes appliqués dans le monde. Ses membres travaillent dans les universités, les gouvernements, l'industrie et les organisations à but non lucratif, et se concentrent sur la recherche liée à l'agriculture, aux systèmes alimentaires, à la santé, à l'environnement et au développement international. L'association publie plusieurs revues et ressources en ligne visant à faire progresser les connaissances dans ces domaines.

La session à ASSA 2026 offre une opportunité pour les médias et les professionnels de l'industrie d'en apprendre davantage sur les nouvelles recherches qui façonnent l'avenir des marchés du vin.