03-12-2025
Dans le sud de la France, la région viticole du Pays d'Oc est confrontée à un débat entre ses viticulteurs sur les nouvelles directives de prix publiées par l'association professionnelle locale, Inter Oc. Ces directives fixent des prix recommandés pour les ventes en vrac de vins certifiés à haute valeur environnementale (HVE) et biologiques, dans le but de couvrir les coûts de production et de permettre des investissements futurs. Cette mesure vise à stabiliser le marché et à permettre aux producteurs de maintenir leurs activités, mais tous les producteurs ne sont pas convaincus qu'elle aura l'effet escompté.
Les lignes directrices, publiées à la mi-novembre, établissent deux types de prix pour six variétés de raisin : un "prix d'équilibre" qui couvre les coûts de production de base et un "prix d'orientation" plus élevé destiné à soutenir la viabilité à long terme. Pour les vins HVE, le prix d'orientation est fixé à 89 euros par hectolitre pour le merlot, 93 euros pour le cabernet sauvignon, 114 euros pour le chardonnay, 104 euros pour le sauvignon blanc et 88 euros pour le grenache et le cinsault. Pour les vins biologiques, le calcul est plus complexe, les prix variant en fonction des rendements. Par exemple, le merlot biologique a un prix d'équilibre de 185 euros par hectolitre pour un rendement de 45 hectolitres par hectare, et de 121 euros pour un rendement de 75 hectolitres par hectare.
Cyril Payon, directeur de la Cave de l'Ormarine à Pinet, dans l'Hérault, a participé aux discussions sur ces nouveaux repères de prix. Il estime que cette initiative va dans le bon sens. Selon M. Payon, certains acheteurs ont payé moins que le prix d'équilibre et continuent de négocier à la baisse. Il espère que la publication de ces prix de référence - même s'ils ne sont qu'indicatifs - permettra aux acheteurs de mieux comprendre les risques d'une offre insuffisante. S'il constate que les prix de marché du chardonnay et du sauvignon se rapprochent du prix d'orientation, les vins rouges et rosés sont encore vendus en dessous du prix de revient. M. Payon ne s'attend pas à ce que les acheteurs s'alignent immédiatement sur les nouvelles recommandations, mais il pense que cela pourrait les encourager à reconsidérer leurs offres.
Benoît Gombert dirige le Domaine de Saliès à Quarante, dans l'Hérault, avec 43 hectares sous certification HVE. Il trouve que les prix fixés par Inter Oc correspondent à ses propres coûts de production et envisage de les utiliser comme référence dans les négociations. Toutefois, il n'est pas certain que les négociants en vin tiennent réellement compte de ces lignes directrices lors de leurs achats. M. Gombert vend les deux tiers de sa production de Pays d'Oc en vrac.
Tous les producteurs ne se sentent pas représentés par le nouveau système. Henri Cases possède le Domaine Saint-Martin à Leuc, dans l'Aude, avec 140 hectares sous certification HVE. Il souligne qu'alors que le prix d'équilibre d'Inter Oc pour le cabernet sauvignon est fixé à 93 euros par hectolitre, il a besoin d'au moins 120 euros pour couvrir ses dépenses. M. Cases estime que cet écart est dû au fait qu'Inter Oc utilise un rendement moyen de 80 hectolitres par hectare dans ses calculs, alors que la plupart des producteurs de sa région n'atteignent qu'un rendement de 30 à 55 hectolitres par hectare. Malgré ses réserves, M. Cases reconnaît que les lignes directrices pourraient contribuer à empêcher les ventes à des prix extrêmement bas.
Il aurait préféré un système dans lequel les prix seraient directement liés aux rendements réels, à l'instar de ce qu'Inter Oc a fait pour les vins biologiques. Les accords de durabilité pour la production biologique établissent différents prix d'équilibre et d'orientation en fonction de trois niveaux de rendement : 45, 55 et 75 hectolitres par hectare.
Marc Benin dirige le Domaine de Ravanès à Thézan-lès-Béziers, dans l'Hérault, avec 23 hectares certifiés biologiques. Il doute que les acheteurs prêtent attention aux arguments fondés sur les rendements ou la structure des coûts. M. Benin estime que la qualité du vin détermine le prix plus que le rendement. Il vend tout son vin biologique du Pays d'Oc en vrac - environ la moitié de sa production totale - et affirme qu'il est particulièrement difficile de vendre du vin rouge à des prix biologiques. Il estime néanmoins qu'il est utile de disposer de ces points de référence.
La publication de ces prix d'orientation et d'équilibre intervient à un moment où de nombreux viticulteurs français sont confrontés à l'augmentation des coûts et à la fluctuation de la demande. Certains producteurs espèrent que des repères clairs en matière de prix contribueront à stabiliser les négociations avec les acheteurs et à empêcher les ventes à perte. D'autres doutent de l'influence que ces lignes directrices auront sur les transactions réelles du marché. Le débat reflète les défis plus larges auxquels sont confrontées les régions viticoles françaises, qui doivent s'adapter à l'évolution des conditions économiques et des préférences des consommateurs.
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