Les vendanges du vin de Bergerac sont précoces, mais les rendements sont faibles en raison de la chaleur et de la sécheresse

La région viticole de Bergerac, dans le sud-ouest de la France, connaît des vendanges précoces et difficiles en 2025. Les viticulteurs et les experts locaux signalent que la saison a commencé avec plusieurs semaines d'avance, la cueillette des raisins blancs ayant débuté dès le 25 août et s'étant achevée au cours de la première semaine de septembre. Ce calendrier est inhabituel et suscite des comparaisons avec l'été 2003, célèbre pour sa chaleur et sa sécheresse.

François Ballouhey, conseiller à la chambre d'agriculture de la Dordogne, a expliqué que les vendanges précoces étaient dues aux fortes chaleurs du mois d'août et au manque de précipitations. Quelques averses de fin août ont permis à certains vignobles de récupérer un peu, mais dans l'ensemble, les conditions météorologiques ont fait avancer la maturation à un rythme rapide. Les Merlots rouges et les cépages blancs doux ont commencé à être récoltés dans la semaine du 8 septembre, tandis que les vins de dessert vendangés tardivement attendent encore des conditions optimales.

Malgré un temps favorable à la santé du raisin - les nuits fraîches et les journées chaudes ont produit des fruits sains aux qualités aromatiques prometteuses - les rendements devraient être faibles. M. Ballouhey a fait remarquer que cette situation s'inscrit dans la tendance des petites récoltes de ces dernières années. Il a refusé de donner des chiffres exacts, mais a confirmé que les rendements seront inférieurs aux quotas officiels. La principale menace de maladie, le mildiou, a été maîtrisée cette année, de sorte que la qualité n'est pas en cause ; c'est la quantité qui préoccupe les producteurs.

À Monbazillac, une sous-région connue pour ses vins doux, Guillaume Barou, président de la cave coopérative locale, s'est fait l'écho de ces préoccupations. Il a décrit les vendanges de 2025 comme étant historiquement précoces en raison de trois mois sans pluie et de températures élevées. Les raisins rosés et blancs secs ont été cueillis à partir du 25 août, soit la date la plus précoce jamais enregistrée à Monbazillac. Les vendanges des vins liquoreux ont commencé le 9 septembre, comme en 2003.

M. Barou a souligné que les rendements pour les vins blancs devraient se situer entre 15 et 20 hectolitres par hectare, contre 30 hectolitres habituellement. Ce déficit survient à un moment où la demande pour les vins blancs frais de Bergerac est forte, tant au niveau national qu'international. "Nous nous dirigeons vers une excellente qualité, mais sans le volume correspondant", a déclaré M. Barou. "C'est très inquiétant parce que nous sommes sur un marché en croissance avec des profils de vins que les gens aiment.

L'offre limitée est susceptible d'affecter les prix et la distribution. Le prix du vin de Monbazillac devrait augmenter par rapport à son niveau actuel de 3 600 euros par baril, mais M. Barou ne prévoit qu'une augmentation modérée. Plus important encore, il a prévenu que tous les clients pourraient ne pas être en mesure d'obtenir des allocations cette année. "Nous devrons établir des priorités et servir ceux qui ont été des partenaires loyaux", a-t-il déclaré.

Alors que la récolte se poursuit jusqu'à la mi-septembre pour les variétés à maturation tardive, les producteurs de Bergerac se préparent à prendre des décisions difficiles quant à la répartition de leurs stocks limités. La combinaison d'une qualité élevée et d'une faible quantité oblige les viticulteurs à repenser leurs stratégies commerciales à un moment où l'intérêt des consommateurs pour leurs vins reste élevé.