Les exportations françaises de vins et spiritueux chutent de 26 % en deux ans sur fond de débat commercial entre l'UE et le Mercosur

22-12-2025

Les chefs d'entreprise soutiennent les réductions tarifaires pour accéder aux marchés du Mercosur, tandis que les agriculteurs protestent contre l'accord, craignant une concurrence accrue et des pertes d'emplois.

Les exportateurs français de vins et spiritueux ont exprimé leur soutien au projet d'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, qui regroupe le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. La Fédération française des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) a publié une déclaration exprimant son intérêt pour l'accord et son soutien à ce qu'elle appelle un accord commercial équilibré. L'organisation considère que l'ouverture de nouveaux marchés est essentielle pour une industrie confrontée à des défis permanents.

Le projet de traité supprimerait les droits de douane sur les vins et spiritueux, qui varient actuellement entre 20 et 27 %. Les exportateurs considèrent que cette réduction est essentielle pour stimuler les ventes dans les pays du Mercosur. La FEVS décrit la région comme une opportunité stratégique majeure à un moment où le secteur connaît une baisse des ventes tant au niveau national qu'à l'étranger.

Un mécanisme de sauvegarde a été adopté à Bruxelles dans le cadre d'un compromis trouvé par les négociateurs européens. La FEVS a salué cette mesure, la qualifiant d'avancée significative. Le mécanisme est conçu pour surveiller les produits agricoles sensibles et comprend un engagement à intervenir si les marchés sont déstabilisés. Cette disposition vise à répondre aux préoccupations des secteurs agricoles tels que les producteurs de viande et de sucre, qui craignent une concurrence accrue des importations du Mercosur.

Malgré le soutien des exportateurs de vins et spiritueux, la plupart des groupes agricoles restent opposés à l'accord. Nombreux sont ceux qui demandent son abandon au moment où les dirigeants de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles pour un sommet. Jeudi, des milliers d'agriculteurs venus de toute l'Europe ont manifesté dans la capitale belge pour protester contre l'accord, arguant qu'il menace leurs moyens de subsistance.

La FEVS représente un secteur dont les revenus annuels dépassent 32 milliards d'euros, dont la moitié provient des exportations. Le groupe estime que l'accès aux marchés du Mercosur pourrait contribuer à compenser la baisse des ventes dans d'autres secteurs. Les exportations françaises de vins et spiritueux ont chuté de 12 % en 2023 et de 6,5 % en 2024. Au cours des quatre premiers mois de 2025, les exportations ont baissé de 7,5 % supplémentaires en raison des conflits commerciaux en cours avec la Chine et les États-Unis, les deux plus grands marchés étrangers de la France.

Alors que les négociations se poursuivent, le débat met en lumière les divisions au sein du secteur agricole français sur la meilleure façon de répondre aux pressions du marché mondial. Si certains considèrent que les nouveaux accords commerciaux sont essentiels à la croissance, d'autres s'inquiètent de l'augmentation de la concurrence et des risques potentiels pour les industries agricoles traditionnelles.